Le Conflit du Sahara Occidental : Un Désert de Tensions

Au cœur du désert du Sahara, un conflit oublié perdure depuis près de 50 ans. Le Sahara Occidental, territoire riche en phosphates et en ressources halieutiques, est au centre d’une bataille géopolitique complexe entre le Maroc, le Front Polisario, et leurs alliés respectifs. Dans cet article, nous décryptons l’histoire, les acteurs clés, les enjeux et les perspectives d’un dossier qui divise encore la communauté internationale.

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1. Les Origines du Conflit : Un Héritage Colonial

Tout commence avec la colonisation espagnole. Jusqu’en 1975, le Sahara Occidental, alors appelé « Sahara espagnol », est exploité pour ses phosphates, tandis que les aspirations des Sahraouis sont ignorées. Lorsque l’Espagne se retire en 1975, deux forces s’affrontent :

• Le Maroc, qui revendique le territoire au nom de liens historiques, organise la « Marche verte » : 350 000 civils marocains franchissent la frontière pour « récupérer » la région.
• Le Front Polisario, mouvement indépendantiste créé en 1973, proclame en 1976 la République arabe sahraouie démocratique (RASD), soutenue par l’Algérie.

Cette double revendication marque le début d’un conflit gelé, ponctué de guerres (1975-1991) et de tentatives infructueuses de médiation.

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2. Les Acteurs Clés : Des Intérêts Divergents

Le Maroc

Rabat considère le Sahara Occidental comme une partie intégrante de son royaume. Pour consolider son contrôle, le Maroc a :

• Investi des milliards de dollars dans des infrastructures (routes, ports, hôpitaux).
• Construit un « mur de sable » de 2 700 km, séparant les zones sous son autorité de celles contrôlées par le Polisario.
• Proposé un plan d’autonomie (2007), offrant une large autogestion aux Sahraouis sous souveraineté marocaine.

Le Front Polisario

Soutenu par l’Algérie, ce mouvement exige l’indépendance totale. Il contrôle une bande désertique à l’est du mur marocain et héberge des dizaines de milliers de réfugiés sahraouis près de Tindouf, en Algérie.

L’Algérie

Rival historique du Maroc, Alger fournit un soutien logistique et politique au Polisario, alimentant une rivalité régionale qui complique les négociations.

La Communauté Internationale

• L’ONU classe le territoire comme « non autonome » et prône une solution négociée.
• Les États-Unis (depuis 2020) et la France reconnaissent la souveraineté marocaine.
• Une quarantaine de pays, dont l’Afrique du Sud, reconnaissent la RASD.

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3. Les Enjeux Actuels : Ressources, Réfugiés et Tensions

Des Ressources Convoitées

• Phosphates : Le Sahara Occidental détient l’un des plus grands gisements mondiaux, essentiels pour les engrais agricoles.
• Pêcheries : Ses eaux poissonneuses attirent les flottes européennes et asiatiques.
• Énergies renouvelables : Le Maroc y développe des projets solaires et éoliens.

Une Crise Humanitaire Oubliée

Près de 100 000 Sahraouis vivent dans des camps de réfugiés en Algérie depuis des décennies. Le Maroc propose leur retour « dans la dignité », mais le Polisario conditionne ce retour à l’indépendance.

Escalade Récente

En 2020, le cessez-le-feu de 1991 est rompu après des heurts à Guerguerat. Le Polisario reprend les hostilités, tandis que le Maroc renforce ses alliances internationales.

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4. La Reconnaissance Internationale : Un Jeu d’Échecs Géopolitique

• Soutiens au Maroc : Les États-Unis, la France, et 28 pays africains appuient le plan d’autonomie. En 2024, Emmanuel Macron réaffirme le soutien français à la souveraineté marocaine.
• Legs Historique : Le Maroc invoque des liens précoloniaux, notamment des allégeances tribales au sultanat marocain dès le XVIᵉ siècle.
• L’Algérie en Contrepoint : Son soutien au Polisario s’inscrit dans une rivalité régionale pour le leadership en Afrique du Nord.

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Conclusion : Quelle Issue Possible ?

Le conflit du Sahara Occidental reste une épine géopolitique. Deux scénarios se dessinent :

1. L’Autonomie sous Souveraineté Marocaine : Portée par Rabat, cette solution pourrait concilier développement économique et droits locaux.
2. L’Indépendance : Exigée par le Polisario, elle semble peu réaliste sans un revirement majeur de la communauté internationale.

Une chose est sûre : Les Sahraouis, qu’ils vivent sous contrôle marocain ou dans des camps en Algérie, aspirent à une vie stable. Alors que le Maroc mise sur la diplomatie économique et les partenariats internationaux, l’Algérie et le Polisario campent sur leurs positions.

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Pour aller plus loin :
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