La diplomatie américaine face à la Chine : Une concurrence croissante?
Le président sortant des États-Unis, Joe Biden, a entamé une visite de trois jours en Angola, marquant un moment clé dans la diplomatie américaine en Afrique subsaharienne. Ce déplacement, axé sur le développement économique et la coopération stratégique, vise à contrer l’influence grandissante de la Chine sur le continent. En mettant l’accent sur des projets d’infrastructures et la transition énergétique, il cherche à rivaliser avec l’approche chinoise, qui privilégie souvent des investissements massifs dans les infrastructures, mais avec des conditions controversées.
Le Projet ferroviaire de Lobito : un pilier de la diplomatie américaine
Biden met en avant un projet phare : le réaménagement du corridor ferroviaire de Lobito, un réseau reliant l’Angola, le Congo et la Zambie, destiné à faciliter l’exportation de minerais cruciaux comme le cobalt et le cuivre, indispensables à l’industrie des technologies vertes et des véhicules électriques.
Avant de se rendre en Angola, Biden a fait une escale au Cap-Vert, où il a rencontré le Premier ministre Ulisses Correia e Silva pour une réunion à huis clos sur des partenariats régionaux.
En Angola, ses activités incluent des entretiens bilatéraux avec le président João Lourenço, une visite symbolique au musée national de l’esclavage à Luanda, et une inspection du port de Lobito, cœur du projet ferroviaire soutenu par Washington et ses partenaires.
Un engagement durable en Afrique, la stratégie de Biden
Cette visite a une importance particulière, car elle s’inscrit dans une dynamique plus large de la diplomatie économique. En décembre 2022, Biden avait organisé un sommet États-Unis-Afrique pour renforcer les liens avec le continent.
Ce voyage intervient à quelques semaines de la fin du mandat de Joe Biden, avec la passation de pouvoir à Donald Trump prévue pour le 20 janvier.
Initialement prévu pour 2023, le voyage en Afrique avait été reporté deux fois, notamment en raison de l’ouragan Milton, renforçant tout de même les perceptions que le continent est relégué en arrière-plan dans la politique étrangère américaine.
Le dernier président américain à avoir visité l’Afrique subsaharienne était Barack Obama en 2015, ce qui souligne le caractère exceptionnel de cette tournée. Par ce déplacement, Biden espère réaffirmer l’engagement des États-Unis en Afrique et poser les bases d’une coopération durable.