Après le limogeage de Gary Conille par le Conseil présidentiel de Transition, Alix Didier Fils-aimé a été institué nouveau premier ministre d’Haïti le 11 Novembre 2024 . Alix Didier prend les commandes du gouvernement Haïtien en pleine crise politique et sociale. En effet, Garry Conille avait été désigné début juin pour tenter de ramener une certaine stabilité dans un pays plongé dans un chaos grandissant. Les nombreuses successions de dirigeants politiques en Haïti interviennent après l’assassinat du Président Jovenel Moïse. Un épisode à l’issu duquel le pays s’est vu sombrer dans une instabilité politique.
« Je prends acte de la nomination de Alix Didier Fils-Aimé en tant que Premier Ministre de la République d’Haïti et lui adresse mes vœux de réussite dans l’accomplissement de cette mission. Dans ce moment crucial, l’unité et la solidarité sont essentielles pour notre pays. Vive Haïti! » Garry Conille, ex-Premier Ministre.
Une République sans Président depuis 2021
Tout commença dans la nuit du 7 juillet 2021, lorsqu’une bande d’hommes armés prend pour cible le chef de l’Etat Haïtien. Ces hommes se sont introduits dans la résidence privée du président Jovenel Moïse à Pétion-ville dans la Capitale Haïtienne. Le chef de l’État est assassiné à 12 coups de balles et son épouse Martine Moïse est blessée par balle.
Quarante-trois (43) personnes dont 18 colombiens sont arrêtées plus tard dans la journée. Plusieurs personnes dénoncent également l’implications de certains ressortissants américains. Dès lors, des enquêtes sont ouvertes par les autorités américaines. Du côté d’Haïti, la justice se mobilise pour déterminer les véritables coupables de ce meurtre.
Le juge d’instruction Walther Wesser Voltaire a accusé formellement plusieurs individus, parmi lesquels Martine Moïse, la veuve de l’ancien président. Claude Joseph, ancien Premier ministre, et Léon Charles, ancien chef de la police nationale d’Haïti sont également mentionnés.
Cet assassinat va plonger l’ile dans une grande difficulté de stabilité politique provoquant des crises humanitaires, socio-économiques et sécuritaires. Cependant, face aux gangs qui sèment la terreur à Port-au-Prince, la mission de résolution se complique davantage.
Le conseil présidentiel de la Transition : quel apport dans la recherche de stabilité en Haïti ?
La mission du Conseil présidentiel de transition, prévue jusqu’en 2026, a pour objectif de rétablir l’ordre public en Haïti, un pays gravement affecté par l’emprise des gangs et l’insécurité généralisée. Composé de 9 membres, ce Conseil a vu le jour le 12 Avril 2024 après la démission du Premier ministre Ariel Henry.
Afin d’organiser les élections et de garantir la paix et la sécurité, le Conseil a désigné un nouveau gouvernement ce lundi 11 novembre. Il compte 18 Ministres avec à sa tête Alix Didier Fils-Aimé qui prend désormais les rênes du pays.
Port-au-Prince sous le joug des gangs ?
Haïti est marqué par une instabilité politique chronique depuis des décennies. Ces derniers mois, cette situation s’est aggravée avec une montée en puissance des gangs, qui exercent désormais leur contrôle sur environ 80 % de Port-au-Prince, la capitale. Ces gangs sont accusés d’enlèvements contre rançons, de pillage, de viols ainsi que de plusieurs meurtres. Cet état de fait plonge davantage le pays dans une crise sécuritaire sans précédent.
Les aides étrangères permettront-elles réellement de remédier à la crise haïtienne qui dure depuis des années ?
Selon OIM, plus de 700 000 haïtiens hommes, femmes et enfants se sont déplacés. Ces derniers fuient les vagues de violences et d’agressions perpétrées par les gangs pour préserver leur vie.
1 233 homicides ont été enregistrés entre juillet et septembre d’après un rapport publié fin octobre par la mission de l’ONU en Haïti (Binuh), . 45 % de ces crimes sont attribués aux forces de l’ordre et 47 % aux gangs, dans ce pays de 12 millions d’habitants.
La mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti est une action soutenue par l’ONU. Elle a permis de déployer plus de 400 hommes. L’objectif, soutenir la police haïtienne dans sa lutte. Cette mission est dirigée par le Kenya. Après sa création en juin, elle s’allonge jusqu’au 02 octobre 2025. C’est un aménagement accordé par le Secrétaire générale de l’ONU Antonio Guterres.
Environ 5,5 millions de personnes en Haïti nécessitent une assistance humanitaire urgente. Une crise marquée par des troubles civils, des épidémies, une instabilité économique croissante et une insécurité persistante.
Les objectifs de recherche de paix et de stabilité envisagés jadis par les leaders du pays demeurent toujours. Face à ce challenge continuel, le nouveau gouvernement haïtien saura t-il restaurer la sécurité et la paix dans ce pays longtemps plonger dans le chaos ?
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