L’Union européenne a rappelé son ambassadeur à Niamey après des critiques émanant des autorités de transition nigériennes concernant la gestion d’un fonds humanitaire de 1,3 million d’euros, destiné aux victimes des inondations de 2024. Selon le régime, l’UE aurait redistribué ces fonds, sans consultation ni transparence, directement à des organisations non gouvernementales internationales.
Les précipitations enregistrées cette année, avec jusqu’à 200 % d’excédent, ont causé des dégâts majeurs, notamment à Agadez, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Alors que Bruxelles assure maintenir une aide « neutre et impartiale », mise en œuvre par des agences internationales, la junte a ordonné un audit pour examiner l’usage de ces fonds. À ce jour, les inondations ont touché près de 1,5 million de personnes et causé la mort de 339 personnes, selon les autorités nigériennes.
Le Niger, qui affirme n’avoir jamais sollicité d’aide internationale après ces inondations, reproche à l’UE d’avoir annoncé publiquement cette assistance sur les réseaux sociaux avant d’en informer officiellement les autorités, une pratique jugée « contraire aux usages diplomatiques ».
Les tensions entre le régime militaire, arrivé au pouvoir en juillet 2023 après le renversement du président Mohamed Bazoum, et l’UE s’inscrivent dans un contexte de relations de plus en plus hostiles avec les Européens, notamment avec la France.