Jeudi soir, Emmanuel Macron a pris la parole depuis l’Élysée pour répondre à la crise politique qui secoue la France. Le président a promis de nommer un nouveau Premier ministre « dans les prochains jours » pour former un gouvernement capable de surmonter l’impasse actuelle. Cette décision intervient après la censure historique de Michel Barnier par l’Assemblée nationale, trois mois seulement après sa prise de fonction.
Un « gouvernement d’intérêt général » à venir
Emmanuel Macron souhaite un gouvernement capable de rassembler les forces politiques prêtes à collaborer ou, au minimum, à ne pas bloquer son action. Ce futur exécutif devra rapidement se pencher sur le budget, rejeté par les parlementaires. Une « loi spéciale » sera déposée avant la mi-décembre pour garantir la continuité du financement de l’État.
Mea culpa sur la dissolution
Lors de son allocution, le président a reconnu que la dissolution de l’Assemblée nationale en juin n’avait pas été bien reçue. « Beaucoup me l’ont reprochée, c’est ma responsabilité », a-t-il admis. Toutefois, il a vivement critiqué les oppositions, notamment l’union entre l’extrême droite et l’extrême gauche, qu’il a qualifiée de « front antirépublicain ». Selon lui, ces forces politiques cherchent à semer le chaos pour précipiter la prochaine présidentielle, prévue en 2027.
Une situation politique tendue
La chute du gouvernement Barnier, censuré par 331 députés, a plongé la France dans une nouvelle crise. Plusieurs figures politiques, comme Jean-Luc Mélenchon, appellent à la démission d’Emmanuel Macron, qu’ils jugent responsable de l’impasse. D’autres, comme Marine Le Pen, estiment que la pression sur le président va s’accentuer s’il ne répond pas aux attentes des citoyens.
Les défis à venir
Nommer un nouveau Premier ministre s’annonce compliqué. L’Assemblée reste profondément divisée en trois blocs : la gauche, le centre macroniste et la droite, avec une extrême droite en position d’arbitre. Les alliances possibles semblent fragiles. La gauche modérée se dit prête à discuter avec le centre, à condition que celui-ci prenne ses distances avec Les Républicains et l’extrême droite.
En attendant, Emmanuel Macron reste déterminé. Il a affirmé qu’il mènerait son mandat « pleinement jusqu’en 2027 ». Toutefois, selon plusieurs sondages, une majorité de Français (60 %) réclament sa démission, reflétant une lassitude générale face à l’instabilité politique.
Avec ce nouveau chapitre, la France entre dans une période délicate où le président devra jouer finement pour calmer les tensions et rassembler autour d’un projet fédérateur.